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à l’hopital. Si la maison eût brûlé, ni l’une ni l’autre de ces femmes ne pouvaient éviter l’horrible sort d’être brûlées vives, l’une parce qu’elle était attachée, l’autre parce qu’elle ne pouvait s’aider elle-même dans l’état affreux où on l’avait laissée.

Il y a quelques années, à Baltimore, un maître tue son esclave sans raison suffisante dit le narrateur qui rapporte le fait. Donc il y avait des raisons suffisantes pour autoriser le meurtre d’une créature humaine, mais passons. Cet esclave avait une excellente réputation comme homme industrieux et inoffensif, mais la mulâtresse qui était sa femme était d’une grande beauté. Celle-ci apprenant le fait du meurtre de son mari, et sachant parfaitement le sort qui l’attendait, court se précipiter à l’eau. Des bateliers se trouvant tout au près vont la repêcher et la ramènent au rivage. Eh bien on vit alors cet effroyable spectacle d’une femme qui supplie avec larmes ses sauveurs de la laisser se noyer plutôt que de retourner recevoir les odieux traitements qu’elle avait déjà subis ! Messieurs, il faut être réduit à une bien terrible extrémité de désespoir pour continuer d’insister à mourir dans le mo-