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les erreurs de l’église

pendant que chez le prêtre il y a tromperie parfaitement calculée ce qui n’est clairement pas une vertu.

Chose étonnante ! Ces gens qui ont la prétention de régir seuls, de par leur infaillibilité, le monde instruit comme le monde ignorant, n’ont jamais la perception nette des conséquences des principes qu’ils posent. « Le fidèle qui se marie est auteur et administrateur à lui-même du sacrement de mariage. » Il n’y a donc pas d’acte spécial et visible de l’administration et de la réception du sacrement. On ne voit rien. Le sacrement surgit d’une manière aussi incompréhensible qu’invisible. Dans tous les sacrements c’est la grâce qui est invisible. Dans le mariage c’est le sacrement lui-même. Peut-être a-t-on cru, qui sait, que les prétendus producteurs du sacrement devaient le sentir en eux-mêmes comme le bon Pie ix sentait son infaillibilité.

Il a donc enfin fallu s’apercevoir qu’il n’y avait que du simple droit naturel là où on avait fourré le droit divin par pur orgueil ecclésiastique et avant d’avoir compris la question. Mais on n’a pas voulu avouer l’erreur et on a continué d’affirmer qu’il y avait sacrement là où on n’en pouvait montrer parcelle. Et puis on vient nous parler ironiquement des naïvetés laïques — ou pailles dans l’œil d’autrui — précisément alors que l’on a recours à toutes les saintes ruses pour cacher ses propres adresses et ses petites jésuiteries — ou poutres dans son propre œil.