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sur le mariage et le divorce

leur procurait des gains énormes vu l’influence que leur donnait leur position. Personne n’obtenait de bénéfice sans protection, et celle d’un cardinal primant toutes les autres on payait en conséquence. Or les cardinaux laissant presque toujours des enfants, et souvent des millions, il fallait pourvoir aux nécessités des situations. Et on faisait une distinction qui ne manque pas de piquant entre les enfants des cardinaux et ceux des évêques et des prêtres. Ceux-ci étaient entachés, qualifiés d’enfants sacrilèges. Mais, dit le chanoine Lucidoro dans son Code des droits et des devoirs des parents, les enfants des cardinaux ne sont pas classés parmi les sacrilèges parce que le cardinalat n’appartient pas de sa nature à l’Ordre. L’enfant d’un cardinal méritait donc plus de sympathie que celui d’un évêque ou d’un prêtre. Voilà comment l’Église, qui commandait l’observation rigoureuse du célibat, avait tout un code à elle pour régler le sort des enfants de ses prétendus célibataires. La seule chose qu’elle défendit sévèrement était la succession d’un enfant à son père dans le même bénéfice ecclésiastique, défense qui n’a nullement déraciné l’abus. Le père et le fils ne devaient jamais officier dans la même Église, ni le fils servir le père à la messe. Il fallait bien jeter un voile prudent sur les petits secrets généalogiques de ces célibataires en théorie et si rarement en fait.

Quant aux biens qui ne constituaient pas un bénéfice ecclésiastique l’Église en autorisait, et souvent