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les erreurs de l’église

ments sont obligés de mettre à la raison ! Il est de leur devoir d’empêcher même les évêques d’encourager la procréation d’enfants illégitimes aux yeux de la loi. La morale publique l’exige puisque l’évêque expose ces enfants aux plus graves conséquences, sachant qu’ils n’auront pas d’état civil, ce que les parents ignorent le plus souvent.

Voilà des cas où l’appel comme d’abus — mais au moins avec une sanction quelconque — devient nécessaire quoi qu’il soit condamné par ce triste document appelé le Syllabus dont on espérait faire la règle du monde moderne. Quand les évêques ne veulent pas reconnaître la suprématie de la loi il faut bien leur apprendre que c’est elle seule qui est souveraine et qu’il faut lui obéir. Quand le représentant de Dieu fait ce que Dieu ne veut pas et ne fait pas ce que Dieu veut il faut bien lui donner la leçon qu’il mérite. Je sais bien qu’on va me dire ici : « Nous savons mieux que vous ce que Dieu veut. » Hélas ! on l’a si peu su sur la question du prêt à intérêt, sur celle de la sorcellerie, sur celle de l’indépendance de la conscience humaine, qu’il est peut-être permis de croire que l’on n’est pas plus infaillible sur la négation de la suprématie de la loi. Nous allons un peu plus loin lire une intéressante opinion d’évêque moderne là-dessus. Quand on a tergiversé, prévariqué comme on l’a fait sur le prêt à intérêt ; offensé Dieu et les hommes, la religion et la morale, le droit naturel, la logique et le bon sens, comme on l’a fait sur