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les erreurs de l’église

verrons plus loin, monstruosités qui découlaient de sa singulière inintelligence de la question.

L’Église réclame le droit exclusif de faire toutes les définitions, toutes les lois relatives au mariage ; de décider souverainement des empêchements, au mariage. Mais le législateur ne peut en aucune manière admettre ces arrogantes prétentions et cela pour nombre de raisons péremptoires. Le principe de l’Église est que sa volonté prime même le droit du père sur son enfant en bas âge. Voilà une prétention contraire au droit naturel d’abord et surtout au plus simple sens commun car elle viole le principe de l’intégrité de la famille. Elle le viole tellement que si on laissait faire l’Église elle obligerait tous les parents appartenant à d’autres cultes de faire baptiser leurs enfants par elle et de lui en confier exclusivement l’éducation. L’État est clairement tenu de repousser ce faux principe ecclésiastique qui mettrait le monde entier dans la main de l’Église, et de maintenir contre elle le principe de l’intégrité de la famille en affirmant le pouvoir primordial du père sur son enfant en bas âge.

Et il n’y a pas d’autre solution pratique que celle-là. Où est la sanction de l’Église à propos de la règle qu’elle veut imposer ? Elle n’en a aucune puisqu’elle ne peut forcer le père qui viole ses devoirs envers ses enfants de les remplir. Si un père ou une mère martyrisent leur enfant ; s’ils lui refusent la nourriture et l’habillement, l’autorité civile doit et