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sur le mariage et le divorce

autoriserai à laisser vos maris un peu trop âgés pour en prendre de plus jeunes. Je permettrai même au mari converti d’abandonner ses enfants pour les laisser élever par le premier venu, ou par la charité publique. Ou bien je forcerai le père auquel on aura volé ses enfants de payer une pension pour leur entretien. Une fois devenus catholiques le juif ou le protestant mariés sous leur culte redeviennent célibataires ; les juives ou protestantes mariées redeviennent filles, eussent-elles eu dix enfants, et tous, ainsi régénérés par la grâce, sont délivrés de tous leurs anciens devoirs d’époux et de père. Ils sont redevenus libres comme l’air qu’ils respirent.


On pourrait même compléter cette grande doctrine de liberté par la maxime de saint Paul : Or le Seigneur est esprit, et là ou est l’esprit du Seigneur, là est aussi la liberté (iie Cor., iii, 17).

Il serait vraiment intéressant de savoir ce que pense saint Paul, au ciel, des belles libertés accordées par l’Église comme venant du Seigneur. Je serais fort curieux de savoir ce qu’il dirait, s’il pouvait revenir sur la terre, aux hommes qui permettent à quelques libertins d’abandonner froidement épouse et enfants sous le beau prétexte qu’ils ont embrassé la vraie religion.

Les écrivains et prédicateurs catholiques appellent souvent les protestants : nos frères séparés, au moins dans leurs bons moments, car, en bons frères, ils les ont pendus, brûlés, enterrés vifs par milliers pendant deux siècles. Mais officiellement le bon moment ne vient pas souvent car l’Église ne prie