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les erreurs de l’église

que la présence du curé ou de son délégué est nécessaire à la validité du sacrement. »

Mais, grand Dieu ! comprenez-vous donc vous-même ! Le prêtre ne fait absolument rien comme ministre du sacrement puisque sa bénédiction ne le confère pas, et vous venez dire qu’il est nécessaire à la validité d’un sacrement qui gît ailleurs que chez lui, qu’il ne confère en aucune manière ! Veuillez donc, pour l’amour de Dieu ! nous dire quelque chose de sensé ! Que le prêtre fût nécessaire autrefois quand sa bénédiction constituait la forme sacramentelle, cela allait de soi. Mais vous lui avez enlevé le caractère de ministre du sacrement et vous affirmez que sans lui il n’y a pas de sacrement ! Vous dites que les conjoints seuls produisent le sacrement, puis il n’y a pas de sacrement sans le prêtre, qui n’est pas ministre du sacrement ! c’est-à-dire qu’il est nécessaire et pas nécessaire ! Voilà où en est arrivée la transcendante jurisprudence ecclésiastique ! Cherchez donc pareil oui et non sur le même sujet chez les légistes !

Vous admettez que les théologiens ne savent pas comment le contrat est la matière du sacrement. Ils ne le savent pas puisqu’ils se contredisent les uns les autres. Alors comment les fidèles peuvent-ils le savoir ? Merveilleux professeurs, en vérité. Celui-ci me damne et l’autre me sauve ! Le pauvre fidèle est donc entre les deux comme l’âne de Buridan entre ses deux bottes de foin.