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sur le mariage et le divorce

prenait rien à la question de droit naturel et qu’elle voulait tout rapporter à l’ordre dogmatique. Et ses sophismes ont été acceptés les yeux fermes au moyen-âge par les populations qu’elle tenait dans cette ignorance crasse dont nous parlent Fleury, Crevier et nombre d’autres, et par suite dans la foi qui ne raisonne pas et ne doit jamais raisonner, le pourrait-elle.

Mais dès que les légistes ont pu, sans crainte d’être bridés, examiner les sophismes ecclésiastiques à la lumière de la simple philosophie des choses et des droits individuels, ils les ont de suite percés à jour.

XII


Ces questions ont été étudiées et exposées avec plus d’éloquence que de sens pratique des choses par le R. P. Didon, dans ses conférences de 1880 sur le divorce. Elles ont été publiées sous le titre : Indissolubilité et divorce, et republiées en 1891. Le prédicateur expose la doctrine catholique sur le mariage.[1] Avec les théologiens dont l’opinion a fini

  1. C’est précisément à la suite de ces conférences qu’il a été de fait mis en pénitence par ses supérieurs et envoyé dans un couvent italien où personne ne parlait le français et où il ne pouvait converser qu’en latin avec un ou deux moines moins ignorants que les autres. Certes ! il avait défendu avec chaleur et une très grande éloquence les principes de l’Église, mais les Jésuites avaient trouvé qu’il concédait encore trop au droit naturel et l’avaient dénoncé à Rome, paraît-il. Cela résulte d’une conversation avec un supérieur d’un des couvents d’hommes