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sur le mariage et le divorce

audacieux de prétendre que le prêtre, qui ne fait absolument rien, soit nécessaire.

N’est-ce pas délicieux en vérité ? C’est le prêtre lui-même qui est tombé dans l’étonnante inadvertance de montrer comment et pourquoi on peut se passer de lui ! C’est lui qui a renoncé précisément au seul détail qui rendait son ancienne prétention plausible ! C’est lui qui vient nous dire qu’il est absolument étranger non seulement à la création de l’alliance ou contrat, mais encore à la production et à l’octroi du sacrement, mais que malgré cela il n’y aurait pas de mariage régulier sans lui !

Et après cette colossale naïveté, il se moque finement, comme il sait le faire, de la naïveté laïque !

Toutes les considérations et les distinctions que je viens de faire sont bien simples, bien rationnelles, bien évidentes. Comment donc ceux qui ne vivent que du distinguo ne les ont-ils pas vues ? Ah ! c’est que par suite de l’incorrection fondamentale de bon nombre de leurs décisions, leurs distinguos ne servent jamais qu’à combattre le sens commun et non à s’y conformer. Heureusement le sens commun finit toujours par se montrer autrement fort que l’infaillibilité par cela seul qu’il est le sens commun et que l’infaillibilité en est la contradiction absolue.

Il reste donc acquis, pour ceux au moins que la foi aveugle n’empêche pas de raisonner selon le simple bon sens des choses, que l’Église a commis