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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, cinquième série, 1922.djvu/35

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l’éblouissante blancheur : posant avec précaution son petit pied dans la neige : — Jeannine va-t-elle salir la jolie neige en marchant dedans ? — Rassurée par sa mère, elle fit quelques pas… — Oh ! maman, s’écria-t-elle inquiète, nous faisons mal à la neige, elle crie !

C’est cela, la délicatesse et la sensibilité des cœurs de petites filles, mais que de tact pour ne pas les froisser sans leur permettre de devenir excessives ; avec quelle sincérité et quelle droiture on doit s’adresser à leur âme naïve et crédule ; que de raison, d’intuition, de prudence pour éveiller leur conscience et la faire vivre !

Car c’est dans les cœurs des petites filles que doivent s’accumuler les trésors de tendresse, de générosité, de pitié, d’indulgence, de raison où viendront puiser ceux qui souffrent et ceux qui sont faibles, quand elles seront devenues des femmes dont le vrai rôle est celui d’anges gardiens et de protectrices même de ceux qui se croient forts.


XII

Le Filleul


Les innombrables correspondances de guerre entre marraines et soldats français ou belges, furent l’occasion de petits romans, légers comme le papier sur lequel ils étaient