Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, deuxième série, 1915.djvu/130

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béants, les combats furieux où les soldats emportés, montés jusqu’à la furie, tuent… tuent sans arrêter, des jeunes gens de leur âge, des pères, des hommes comme eux, que des femmes aiment et pleureront de toutes les larmes de leur cœur.

Ô les Noëls de tous les êtres qui tremblent pour leurs aimés, et qui les donnent vingt fois par jour à la Patrie, en ajoutant, avec l’angoisse de Jésus au jardin des Oliviers : « Mais, si c’est possible, mon Dieu, éloignez de moi cette douleur ! »

Ô les Noëls des pauvres gens qui n’ont plus un toit sur leur tête et qui errent sur les routes, ignorant où ils sont et où ils vont ! Dans leur cœur brisé, entendent-ils l’écho des doux Noëls, vécus hier encore, dans leur pays maintenant dévasté, ou bien, ont-ils oublié Noël dans leur détresse affolée ?

Mes amis, ce n’est pas assez de gémir sur le sort de ces malheureux, mais de toutes nos énergies et de toutes nos ressources, il faut les secourir ! Les œuvres organisées sont nombreuses ; il faut, sans tarder, joindre notre humble effort à l’élan des âmes généreuses qui marchent en avant, organisant les secours et les coordonnent.

La Croix-Rouge, l’Aide à la France, l’oeuvre de secours pour les Belges, etc., autant de manières de faire notre part, de témoigner notre pitié efficacement.

Faisons de ce Noël un jour très beau, marqué du désir profond de donner, sans comp-