Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, deuxième série, 1915.djvu/132

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toutes les autres nations ! Et en relevant la tête pour l’admirer et la vénérer, nous avons reçu d’elle une étincelle qui nous a rendus « plus bons » à notre tour.

Le souffle de charité qui a passé sur le Canada est admirable ! Les hommes, malgré les affaires diminuées et la pénurie d’argent, ont donné, donné sans se lasser, à toutes les mains tendues, et Dieu sait s’il y en a eu !

Dans les cœurs endormis, la bonté s’est éveillée, sortant de leur quiète existence les femmes dolentes, donnant du courage à d’autres qui se laissaient mourir de lassitude, secouant les frivoles et les extravagantes, prêtant aux grands cœurs dévoués la force nécessaire pour diriger la bonne volonté des autres, et les œuvres de secours ont surgi si nombreuses, si efficaces que nous pouvons en être fiers.

Non, l’année nouvelle ne sera pas plus triste que celle-ci. Sous ses voiles de deuil, elle laisse entrevoir l’Espérance, la confiance invincible dans la victoire, et nous ne devons pas nous laisser dominer par cette tentation de tristesse toujours destructive d’énergie.

Ne soyons pas tristes, mais soyons sérieux. Nous arrêtant entre ces deux années, dont l’une s’en va avec tant de notre vie, et l’autre arrive avec tant de mystère qui nous concerne, nous verrons plus clairement des vérités auxquelles nous ne pensons pas assez. Et l’une de ces vérités, c’est que nous gas-