Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, deuxième série, 1915.djvu/96

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Dans la lutte pour la vie, l’homme est habitué à chercher inlassablement son propre intérêt et à batailler pour faire triompher son opinion ; cela le prépare mal à déguiser ses impressions et à réprimer ses exigences chez lui où il se sent le maître.

Aussi, la vie avec lui ne peut être facile, que si sa maison lui plaît, et s’il approuve ce qu’on fait pour lui, depuis le dîner qu’on lui sert jusqu’aux sourires qu’on lui dispense.

Ce qui revient à dire, me crient les femmes indignées, qu’il ne sera aimable et facile que si nous sommes parfaites ! À peu de choses près, c’est cela ! Et je ne vois là rien d’impossible à atteindre, car la perfection dont il s’agit n’est pas la vertu transcendante réservée aux saints, mais l’exercice de la bonté et de la finesse féminines dont tant de femmes ont des trésors en réserve. L’homme raisonnable ne demande, en somme, que d’avoir la paix chez lui, de ne pas dépenser plus qu’il ne gagne et de jouir matériellement de l’argent qu’il confie à sa femme pour les dépenses familiales.

Les femmes sont-elles bien préparées à rencontrer ces trois demandes si justes ? Si elles le sont, la vie devient facile et roule doucement. Si elles ne le sont pas, il est possible que deux bonheurs soient brisés avant que l’accord se soit fait.

Quand j’entends parler d’un couple heu-