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À tous les malentendus, il n’y a qu’un remède : essayer de se comprendre, sans parti-pris, sans préjugés, sans arrière-pensée, mais honnêtement et loyalement.


XXXVII

Fin du jour


Dans le vieux jardin paisible et parfumé, après une journée bien remplie, j’aime à me réfugier dans un coin charmant où deux gros pommiers s’étendent en dôme de verdure au-dessus des bons vieux fauteuils rustiques si accueillants pour mes amis.

Ils y viennent souvent, et nous causons de tout ou nous nous taisons, avec le sentiment, qu’à parler ou à nous taire, nous nous comprenons bien.

Là nous arrivent les murmures des petites vagues agitées et ceux de la brise, des bruits d’ailes accompagnent les énormes contrebasses des « waworons », et si la lune vient se mirer dans le lac, c’est une féerie !

Ce sont les bonnes heures, ces heures de fin de jour, et malgré les déclamations pessimistes à la mode, il m’arrive rarement de trouver que ma journée ne valait pas la peine d’être vécue.

Ma vie est pourtant bien simple et je ne fais jamais rien autre que de la voir dérouler chaque jour son simple programme de petits devoirs immédiats qui s’imposent à ma bonne volonté.