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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, première série, 1914.djvu/10

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« les femmes », chacune se sent atteinte par la louange ou la critique, et les plus dissemblables s’unissent pour sourire ou protester, avec une arrière-pensée qu’on a pourtant dit bien vrai !

C’est que rien n’est moins simple qu’une âme de femme. Dieu tout seul n’y avait mis que de la Beauté, mais lorsque le Diable, sur l’invite de notre pauvre grand’mère Ève, y voulut mettre la main, les contradictions, les complications, les subtilités surgirent, au grand plaisir du Malin qui voyait où mènent les chemins de brouillard.

« Bonne affaire ! se disait-il, j’ai donné des vices aux hommes, des faiblesses aux femmes et beaucoup de jolis voiles pour les leur cacher, ça ira bien ! »

Mais il y a un bon moyen d’attraper ce Grand attrapeur ! C’est de n’avoir jamais peur de tirer au clair les affaires qui ne sont pas claires. C’est d’aller au fond des petits problèmes qu’on préférerait ne pas résoudre. C’est de faire une lumière impitoyable sur les choses imprécises de son âme : ses intentions, ses désirs, ses tristesses, ses affections. C’est de savoir toujours où aboutiront nos démarches, nos gestes, nos initiatives. Enfin, c’est de ne rien confier au hasard et de ne s’aveugler sur aucune de nos arrière-pensées : elles sont souvent nos pensées directrices.

Et tous ces beaux conseils à propos des feuilles !