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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, première série, 1914.djvu/121

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Mais il faut se relever, laisser les morts dormir, et revenir vers la Vie, la Vie mieux aimée, peut-être, malgré ses duretés et ses tristesses. Car on apprend des morts le prix de la vie, et ils nous disent bien éloquemment qu’il faut vivre pleinement et mieux.

Quand nous serons partis à notre tour, notre souvenir devra être un principe d’activité et de force pour ceux qui nous suivent. Ils seront forts de notre courage, bons de notre charité, rayonnants de l’amour que nous leur aurons prodigué ; mais pour cela, il ne faut pas laisser flotter notre vie au caprice des heures, sans direction sage et sans but utile.

Ayons donc le courage d’embrasser notre tâche quotidienne à pleins bras, et pensons que c’est l’enchaînement de nos innombrables petits devoirs qui fait l’unité, et la beauté des vies de femmes dignes de ce nom.

Aimons nos morts ; et pensons souvent à ceux dont l’exemple plane comme une lumière au-dessus de nos vies.

XLVII

Leur secret


La caresse douce de ce précieux et rare soleil d’octobre précipite le départ des oiseaux. Les retardataires s’affairent en rangs pressés sur les fils de télégraphe, ils s’attendent et s’appellent. Il en est parti des millions, et il en part encore… je les envie de s’en aller