Aller au contenu

Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, première série, 1914.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
122
LETTRES DE FADETTE

dues, les bonheurs brisés, les remords qui ne veulent pas se taire, les regrets désespérés des séparations définitives se mettent à crier, l’âme est bientôt affolée par la clameur grandissante et elle souffre, elle agonise. Elle se sent lâche et elle a si peur parce qu’elle se sent une très petite chose menacée et écrasée par tant de forces terribles. Quand sa solitude lui paraît trop cruelle, que son angoisse a brisé son orgueil et a atteint le fond de son être, c’est l’heure de Dieu. L’heure de Dieu, c’est pour l’âme humaine celle où elle sent et sait enfin que Dieu seul peut la sortir de l’horreur de ces ténèbres hurlantes, que Lui seul est le secours et l’appui qui ne se dérobe jamais.

L’heure de Dieu ne vient pas dans la joie et la sérénité des bonheurs épanouis. Nous nous passons si bien de Dieu quand notre vie est douce que nous oublions même de l’en remercier. Heureusement que Lui n’oublie pas de venir quand nous l’appelons dans la détresse des heures terribles.


LI

Fadette directeur


Mais savez-vous, chers lecteurs, que l’amie Fadette tournerait au directeur de conscience si elle répondait à toutes vos demandes de conseils, et si elle donnait son opinion sur les différents « états d’âme » que vous lui soumettez avec une confiance si déconcertante ?