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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, première série, 1914.djvu/144

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LETTRES DE FADETTE

fendre à coups d’égoïsme contre l’égoïsme ambiant. Seront-ils donc toujours des solitaires, et des faibles parce qu’ils ont peur d’être bons ? Peut-être ne comprennent-ils pas la raison de leur malheur, et qu’en y réfléchissant ils découvriraient que la bonté appelle la bonté comme l’amour appelle l’amour. S’ils savaient surmonter leur réserve, donner la liberté à leur « âme enchaînée », ils iraient, les mains tendues, vers tous ceux qui les attendent depuis si longtemps et qu’ils ont désappointés… et après, tout leur paraîtrait clair et facile ; leur âme au lieu de se traîner en gémissant serait portée et soulevée par son propre élan qu’aucun lien ne retiendrait.


LVI

Les séparés


Il faut croire que l’on me suppose de la sagesse, puisque si souvent on me consulte au sujet des complications qui surgissent à tous les tournants des vies de femmes.

Si cette confiance me flatte et m’honore, la responsabilité dont elle me charge m’effraie bien un peu, et devant certains points d’interrogation, je me dis qu’une question est plus facilement posée que résolue.

Je sympathise avec ceux qui cherchent toujours à comprendre et à savoir les « pourquoi » de toutes choses, mais c’est une disposition qui nuit au repos de l’âme, et il m’ar-