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doux aux faibles et secourable aux malheureux.

C’est bientôt Noël, la fête des petits enfants, le doux mystère du Dieu-Enfant tendant ses bras vers l’Humanité dans un geste confiant, qui dit aux riches d’avoir pitié des pauvres, aux pauvres, d’être patients puisqu’ils sont ses amis et ses frères, à tous de nous aimer et de nous aider les uns les autres. N’entendrons-nous pas son appel tendre et doucement impérieux ?


XII

Noël


J’écoutais hier les vieux Noëls chantés par les voix criardes des petits enfants, dans la même vieille église de campagne, où, toute petite, je les ai souvent chantés avec d’autres enfants… et les souvenirs se pressaient, se confondaient, quelques-uns très doux, d’autres enveloppés de crêpes et marqués de larmes ; les plus lointains, vagues comme un rêve qui s’efface. Soudain, la vue d’une religieuse déposant une gerbe de fleurs près de la crèche fit jaillir du passé un tableau si distinct, et si vivant, que je crus me voir avec mon petit frère, nos sacs d’école au bras, bien emmitouflés à cause de la tempête, un peu inquiets parce qu’il n’était pas permis de s’attarder après la classe.

Sur la pointe des pieds, nous arrivons aussi près que possible des deux sœurs et du be-