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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, quatrième série, 1918.djvu/141

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de l’attelage qui lui disent : « Bonsoir, Suzette, bonsoir ! »

Oh ! ce n’est pas parce que sa maman est sortie que Suzanne est triste… à sept ans, on est raisonnable et Suzanne se pique de l’être. Elle se met à chercher, s’il n’y a pas eu dans la journée, quelque mal qui n’a pas été défait, car c’est le souci de son bon petit cœur de défaire le mal, que ce soit une tache à effacer, une blessure à guérir par une caresse, ou une faute à avouer. Mais non… ce jour-là tout a été bien.

Alors, elle examine si rien n’est changé parmi les êtres qui peuplent son petit monde, ces êtres que nous appelons froidement des choses, mais que Suzanne sent bien vivre, et dont elle respecte la sensibilité mystérieuse.

Elle jette un regard autour d’elle : chaque objet est bien à sa place… la pendule, au-dessus des volumes de la bibliothèque rose, continue à jeter ses petits grains de vie sonores, la poupée dort dans son berceau d’osier, l’ours Teddy semble trouver fort plaisant d’être écartelé sur le tapis dans un coin, car ses gros yeux ronds luisent de gaieté… et au fond de la chambre, le lampion allumé fait tout rose le Jésus de cire, dont la crèche minuscule, remplie de paille, est entourée de fleurs blanches aux feuillages givrés…

Alors, alors, pourquoi cette grosse envie de pleurer qui lui gonfle le cœur ? Elle s’allonge dans la fourrure blanche si douce, et elle regarde le feu qui chantonne pour la