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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, quatrième série, 1918.djvu/27

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moins de goût pour réunir dans notre maison ce qui s’harmonise mieux avec notre personnalité ?

Au fait, instinctivement, sans presque nous en douter, nous nous entourons de ce qui nous exprime, et voilà la raison des maisons banales des insignifiants et des maisons captivantes des personnels.

Ce n’est ni une question de richesse, ni une question de mode, c’est une question de goût et de convenance.

Nous devons paraître « chez nous » dans un cadre fait pour nous ; c’est à cette condition que la maison sera notre maison, là où nous avons nos habitudes, où notre âme vit et où on la trouve en abrégé.

On n’installe pas une maison en quinze jours… c’est petit à petit, sans hâte, en suivant son rêve, que l’on choisit ce que l’on aime, consultant ses préférences plutôt que la mode ; et chaque addition est une note discrète qui se joint à un ensemble si harmonieux, si homogène que tous les détails paraissent nécessaires.

Quand vous achetez un meuble, que votre imagination puisse le voir d’avance, exactement dans la pièce qu’il occupera et au milieu des meubles qui l’attendent. Que ce ne soit pas un intrus, un personnage qui gênera la petite société déjà réunie, soit en l’écrasant de sa richesse, soit par ses allures trop humbles.

Et quand cette harmonie préalable est atteinte, apportons tout notre art à ne pas