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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, quatrième série, 1918.djvu/39

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XIV

Elizabeth Browning


Pour la troisième fois, au moins, j’ai relu « Aurora Leigh », ce chef-d’œuvre d’Élisabeth Barrett-Browning, que toutes les femmes qui savent l’anglais devraient connaître. Ce poème est la plus exquise expression de l’âme féminine, et en le feuilletant, vous ne résistez pas au désir de le crayonner, — pour souligner ou annoter, — tant vous retrouvez là votre cœur, votre façon de sentir, les plus précieux souvenirs de votre propre vie. C’est un livre à garder près de soi, pour le rouvrir aux heures de grandes émotions, car de ses pages se dégage une vie intense dans laquelle l’âme ressent plus profondément ce qui la fait vibrer.

On a déjà dit : « Dans Elisabeth Browning il y eut un poète chez la femme, et cela est bien, mais il y eut une femme exquise chez le poète et cela est mieux. »

Aurora Leigh, c’est la révélation de la femme dont la passion est imprégnée de Beauté, et la poésie qui colore le poème ne nuit jamais à une sincérité si étrange, si parfaite, qu’on pourrait dire que ce livre est une confession, une confession faite dans un style unique et merveilleux.

Je veux vous laisser le plaisir de découvrir Aurora Leigh, et je vous dirai un peu l’histoire d’Elisabeth Browning, l’un des plus