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qui ne devait mourir qu’avec eux. Pendant vingt mois ils se virent et s’écrivirent en grand mystère, puis ne pouvant vaincre l’opposition du vieux toqué qu’était Monsieur Barrett, ils s’épousèrent clandestinement, le 12 septembre 1846.

La correspondance des deux amoureux fut publiée en 1899, et jamais je n’ai lu de plus exquises lettres d’amour que celles d’Elisabeth : elles suffiraient à l’illustrer : elles renferment des trésors de tendresse délicate et douce et elles sont en même temps si spirituelles, si gracieuses, si judicieuses que chacune est un petit chef-d’œuvre. Lui est un peu lourd, un peu prétentieux, mais on lui pardonne ces défauts de style en faveur de l’amour profond et sincère qu’il ne cessa d’avoir pour sa charmante femme. Elle mourut en Italie où ils s’étaient fixés après leur mariage et c’est à Florence qu’ils reposent tous les deux sous une colonnade de marbre blanc.


XV

Les perles


Une perle, dit la poésie orientale, c’est une goutte de rosée solidifiée, c’est une larme imbibée d’un rayon de soleil.

Cela semble faire venir de bien loin le préjugé qui fait regarder les perles comme un sinistre présage, comme un cadeau de mauvais augure.