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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, troisième série, 1916.djvu/114

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ment ? Cela ne vous ouvre-t-il pas des horizons infinis ?

Quand nous sommes las et tristes, et très souvent, parce que nous créons en nous la fatigue et les chagrins, il est bon de pouvoir nous dire qu’il dépend de nous d’être plus intelligents, meilleurs et plus aptes au bonheur.

Je vous ai déjà exprimé le regret, que parmi tant de professeurs, il n’y eût pas de professeurs de joie pour apprendre aux aveugles de ce monde à voir les joies qu’ils dédaignent. Pourquoi ne serions-nous pas nos propres professeurs de joie ?

Nous le deviendrions en nous appliquant à ne laisser perdre autour de nous aucune parcelle de beauté et de bonté. Dieu en a mis partout, mais il faut avoir l’âme bien éveillée, bien vivante, pour les sentir et les deviner, et le bien, deviné chez ceux, quelquefois, que l’on était porté à dédaigner, c’est la plainte chétive mise au soleil qui retige et fleurit. Soyons attentifs… et au lieu de gémir : « La vie est triste, les hommes sont méchants ! … », efforçons-nous de faire la vie meilleure en découvrant la bonté cachée chez tous ! Beaucoup, beaucoup de femmes sont tristes parce que leur âme est vide… elles ont cessé d’aimer parce qu’elles sont désappointées, et leur tristesse les tue et tue aussi leur entourage ! Elles pourraient vivre pourtant et faire vivre aussi si elles le voulaient ! Leur cœur fragile qui paraît brisé se rempli-