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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, troisième série, 1916.djvu/116

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nous effraie plus, tout est bien et Dieu a raison.

Il a toujours raison, c’est entendu, mais c’est de le sentir en son cœur qui met l’âme dans la paix, la paix divine promise par les anges de Bethléem aux hommes de bonne volonté !

Et ne voilà-t-il pas une bonne préparation pour entrer dans l’inconnu de l’année nouvelle ? Le bonheur que nous nous souhaitons les uns aux autres, que nous attendons avec un espoir inlassable pour ceux que nous aimons et pour nous-même, nous paraît tout de même bien incertain. Sous nos vœux souriants, il y a l’angoisse vague des maux possibles, probables même si l’on en croit l’expérience passée. Il ne serait pas bon de céder à cette tentation d’inquiétude… elle est inutile et nuisible. En jetant un coup d’œil sur le chemin parcouru, nous y rencontrons rarement les épreuves redoutées et les joies rêvées… ce sont d’autres bonheurs, d’autres chagrins, toujours de l’imprévu joyeux ou triste qui a surgi dans les vies même les plus calmes. Alors à quoi bon se tourmenter ?

Au lieu de regarder bien loin dans l’avenir, regardons en nous-mêmes : voyons les forces vives qui sauront accueillir bravement ce qui nous est réservé. Il ne nous sera rien imposé que nous ne puissions supporter puisque nous avons confiance en Dieu. Et avoir confiance en Dieu c’est également avoir con-