Aller au contenu

Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, troisième série, 1916.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il faut pour cela que les jeunes filles vivent chez elles, et voilà un autre côté de la question.

Au risque d’en scandaliser plusieurs, je vous dirai que, hors le cas de nécessité, je n’admire pas du tout celles qui, sous prétexte « de faire quelque chose d’utile », s’éloignent de leur famille pour dépenser ailleurs leur activité et faire jouir les étrangers de leurs talents. L’occasion d’être utile et dévouée ne manque pas dans la famille et les mères ont tant compté sur leur fille pour qui elles n’ont rien épargné !

Au point de vue de l’intérêt réel de l’enfant, il est clair que sa place est près de sa mère, et j’ai bien peur que ses projets d’émancipation ne cachent, sous des petits discours très sages, le désir d’échapper aux surveillances maternelles et à la vie de famille qu’elle trouve monotone et ennuyeuse.


LVII

Quand on ne sait pas quoi dire

La bonne, l’heureuse, l’inépuisable ressource que la température, à l’usage des pauvres d’esprit et des intelligences paresseuses ! On se figure généralement que Dieu a créé la pluie, le soleil, la neige, toutes les vicissitudes des saisons pour les besoins de la terre, les moissons et les fruits. C’est une erreur profonde : il est évident que toutes ces péripéties n’ont d’autre but que de fournir un ali-