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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, troisième série, 1916.djvu/5

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LETTRES DE FADETTE

prend pas ? On se dresse hors du néant comme une montagne, comme un arbre, comme une fleur, où l’on passe entre ses bords comme une tempête ou un orage, mais l’on n’est pas une âme ! »

Toutes les vies pourtant ont un sens profond et une importance dont il faut prendre conscience pour en faire quelque chose de bon… mais je crois bien qu’une seule lumière nous le fera voir et c’est celle qui « suffit à éclairer les ténèbres ». Nous, que le mystère tourmente et si souvent tente, pourquoi n’allumerions-nous pas bien vite dans notre vie le flambeau merveilleux qui les éclairera tous… et ensuite nous attendrons avec douceur : on dit qu’après avoir cru sans voir, l’âme en vient presque à voir ce qu’elle a cru tant les voiles sont transparents.


ii

Si chacun se mêlait de ses affaires !


J’ai demandé à une femme : « Quel est votre idéal d’un bon mari ? »

« Qu’il soit intelligent et bon, qu’il m’aime et qu’il se mêle de ses affaires ! »

J’ai posé la même question à un homme : « Qu’elle soit fine et douce, qu’elle m’aime et qu’elle ne fasse pas trop de questions ! »

Voilà donc que les deux réclament la liberté de se retourner sans être appelés à expliquer pourquoi.