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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, troisième série, 1916.djvu/88

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toujours quelqu’un à consoler… et donner de l’espoir à un cœur endolori, c’est peut-être plus beau que de donner un morceau de pain à un affamé.

Mes petites et mes grandes amies, semez à pleines mains l’argent de votre bourse et la pitié de votre âme. Faites régner dans votre cœur un idéal si noble, si généreux et si pur qu’à votre contact on devienne plus heureux.

Et surtout croyez à la régénération des âmes par les âmes meilleures. Il faut vous persuader que votre charité sera victorieuse et que vous soulagerez beaucoup de misères physiques et morales. Mais soyez patientes comme le semeur : il sait bien qu’il faut que le grain germe invisible avant de percer la terre. Vous croirez quelquefois que vos secours ou vos conseils sont inutiles : non, ayez la foi, ne vous découragez pas : tout ce que vous semez lèvera, vous le verrez, et si vous ne le voyez pas, soyez assurées que le bien que vous faites n’est pas perdu


XXXII

Petites curieuses


Elles étaient trois : jeunes, fraîches et bavardes, et elles allaient en tramway chez une vulgaire chiromancienne, dans un quartier douteux. Je les entendais se raconter les révélations déjà faites, le prix des consul-