Page:Dessaulles - Six lectures sur l'annexion du Canada aux États-Unis, 1851.djvu/175

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pher et conséquemment de river sur nous le despotisme de l’Angleterre ?

Voyez cette phrase du rapport de lord Durham :

« Jamais la population Anglaise du Canada ne tolérera l’autorité d’une chambre d’assemblée dans laquelle les Français (nous n’étions pas même des Canadiens) auront la majorité, OU MÊME QUELQUE CHOSE D’APPROCHANT. »

« Le caractère national qu’il est nécessaire de donner au Bas-Canada est celui de la grande race qui doit dominer tout le continent de l’Amérique Septentrionale. »

Messieurs, cela est-il assez clair ? Notez bien que c’était un écrit avant l’Union. Or avant l’Union la population du Bas-Canada se composait de cinq cent mille Canadiens-Français et d’environ cent quarante mille Canadiens d’autres origines. La phrase de Lord Durham voulait donc dire :

« Malgré la disproportion des chiffres, il faudra donner plus de représentants aux 150,000 Bretons qu’aux 500,000 Français ; sans cela les Bretons ne seront jamais tranquilles. »

Trouvez-vous qu’il y ait là beaucoup de sympathie, de respect pour la nationalité canadienne ? Serait-ce là dessus qu’on s’appuie pour prétendre qu’elle ne court aucun risque de la part de l’Angleterre ?

Conseiller de donner au Bas-Canada le caractère Anglais, est-ce dire : « respectez la nationalité, la langue, les institutions Canadiennes ? »

Voilà les conseils donnés par le Haut Commissaire envoyé par le gouvernement Anglais pour juger de l’état politique du Canada : voyons comment on les a appréciés en Angleterre.

En 1839 et 40 des débats ont eu lieu, dans le parlement Anglais, relativement aux affaires du Canada. Le rapport de lord Durham était la source à laquelle les ministres et les membres du parlement avaient puisé leurs informations. Ce rapport était un tissu de contradictions, et à côté de l’aveu formel que le pays avait toujours été mal gouverné, que la partie française de la population avait toujours été maltraitée, se trouvait le conseil non moins formel de la nullifier au moyen de lois exceptionnelles.

Eh bien, quelle était la tendance générale des débats de