Page:Dessaulles - Six lectures sur l'annexion du Canada aux États-Unis, 1851.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

QUATRIÈME LECTURE.



Messieurs de l’Institut,

Mesdames et Messieurs.


Il est une objection que les adversaires de l’annexion ne manquent jamais de nous faire, et derrière laquelle ils s’abritent, pour ainsi-dire, comme dans une position inattaquable. Je n’en ai pas encore rencontré un seul qui ne m’ait fait cette objection avec cet aplomb prétentieux que j’ai souvent observé chez ceux qui affirment ce qu’ils ignorent ; avec cette expression qui voulait dire : « Voyons, qu’avez-vous à répondre ? »

Eh bien, il ne me sera pas difficile de vous convaincre qu’ils ne sont pas plus heureux, là qu’ailleurs.

Nous avons vu que le capital total absorbé par les canaux et les chemins de fer Américains, était d’environ $520,000,000.

— Voyez, nous dit-on, n’est-ce pas énorme ? Et tout cela est du à l’Angleterre !

— Messieurs, il n’en est rien.

Les dettes réunies de tous les états particuliers qui ont une dette publique, se montent à $210,000,000, dont les deux tiers environ sont dus à des capitalistes Anglais, mais disons $150,000,000 : il y a donc $370,000,000 sur les canaux et les chemins de fer Américains qui sont propriété Américaine.

Les capitaux Anglais n’entrent donc dans leur construction que pour environ le quart des sommes qu’ils ont coûtées.

Pour mieux faire voir combien ces criailleries sur l’énormité des dettes des États-Unis, tant la dette fédérale que les dettes particulières, sont vaines et frivoles, je vais mettre en regard les engagements des États-Unis et leurs ressources.

Le montant total de la dette fédérale Américaine est d’environ $65,000,000.

À part les moyens ordinaires qui sont à la disposition de tous les gouvernements, le gouvernement fédéral possède dans les treize états suivants, l’Ohio, l’Indiana, l’Illinois, le