Aller au contenu

Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pression, et qu’elle fait toujours partie de l’attribut.

Actuellement que vous connaissez suffi-

    l’idée d’animal sont compris tous les individus hommes ; mais dans les idées composantes de l’idée homme est comprise l’idée d’être un individu de la classe des animaux, d’être un animal. Or, comme je soutiens que tout jugement consiste toujours à voir que l’idée de l’attribut est une des idées composantes de celle du sujet, est une circonstance qui lui appartient, je me crois en droit de dire que l’idée de cet attribut, bien que plus générale, fait partie de celle du sujet, quoique plus particulière, et que c’est pour cela, et pour cela seul, que nous pouvons affirmer l’attribut du sujet. J’en ai d’autant plus de raison, que dès que deux idées sont comparées, dès qu’elles sont la matière d’un jugement, elles ne diffèrent plus que par leur compréhension : elles sont toujours parfaitement égales en extension. Quand l’on dit que l’homme est un animal, on entend un animal de l’espèce des hommes, et non pas de l’espèce des singes ou de toute autre. De même quand on dit, cet homme est malade, on entend malade de sa maladie particulière, et non pas de toutes les infirmités qui peuvent mériter à un être sensible le nom de malade. C’est toujours l’extension du sujet qui détermine l’extension de l’attribut. Celle-ci ne peut jamais la surpasser, puisque l’attribut n’est jamais dit que des objets auxquels s’applique le sujet ;