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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/169

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voit aussi s’agiter quand ils éprouvent de la douleur ; et ils se dépitent violemment si quelque chose les en empêche. Enfin, on les voit s’agiter encore lorsqu’ils desirent quelque chose, parce que tout desir non satisfait est aussi une souffrance. Mais leurs mouvemens n’ont pas d’abord une direction plus déterminée dans ce dernier cas que dans les deux autres. Ils ne commencent à prendre une tendance marquée vers l’objet de leur desir, que quand ils ont appris à démêler et à distinguer les différens corps, à les reconnaître pour les causes des impressions qu’ils reçoivent, et à sentir que ce n’est pas vaguement telle impression qu’ils desirent éprouver, mais tel objet, cause de cette impression, qu’ils veulent posséder et dont ils veulent jouir. Or, je crois qu’ils n’arrivent à ce degré de connaissance que par la route que nous avons indiquée.

On pourrait dire, il est vrai, qu’indépendamment de la sensation interne que cause tout mouvement, ces mouvemens fortuits peuvent leur faire rencontrer par hasard une sensation externe qui leur plaise, une sensation visuelle par exemple ; que ces mouvemens peuvent même se trouver di-