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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/194

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allons voir notre sentiment s’étendre, se répandre dans tous nos membres, s’apercevoir de leurs formes, de leurs limites, de leurs fonctions, découvrir tout ce qui l’entoure, le juger, le connaître, le convertir à son usage, et le soumettre à sa volonté.

La mobilité et l’inertie sont donc à notre égard les deux premières qualités des corps, celles sans lesquelles notre organisation ne saurait subsister, sans lesquelles nous ne pouvons rien sentir, nous ne pouvons rien connaître, sans lesquelles nous ne pouvons pas même concevoir ce que serait l’existence de l’univers.

Observez cependant que ces deux propriétés des corps en nécessitent une troisième, c’est celle en vertu de laquelle ces corps en mouvement ont la puissance d’agir sur les autres corps, de les déplacer ; c’est, pour me servir des expressions de d’Alembert[1], Cette force qu’ont tous les corps en mouvement de mettre aussi en mouvement les autres corps qu’ils rencontrent. D’Alembert reconnaît bien cette force pour être une propriété des corps ; mais il

  1. Art. Corps, ancienne Encyclopédie.