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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/200

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eux résistance à nos mouvemens ; et il paraît bien que quand un de nos membres s’appuie et frotte contre un autre, la double sensation que nous recevons dans la partie qui se meut et dans celle qui résiste, doit nous donner plus d’avantage pour reconnaître ce qui arrive dans cette occasion, que quand il s’agit d’un corps étranger qui ne nous rend rien. Cette conjecture tirerait une nouvelle force de l’examen physiologique de la manière dont s’opèrent nos sensations, et de la correspondance qui existe entre les divers organes de la sensibilité ; mais ce n’est pas ce dont il est question actuellement : nous y reviendrons quand il en sera temps. Pour le moment, il suffit d’avoir expliqué ce que c’est que l’étendue de notre corps et des autres, et montré que nous ne la connaissons que par l’effet combiné de la mobilité et de l’inertie des corps.

L’étendue, dans ce sens, est une propriété des corps ; mais nous donnons souvent une autre signification au mot étendue. Lorsque nous en faisons le synonyme du mot espace, il exprime une autre idée ; il semble alors que ces deux termes, étendue, espace, représentent un être réellement existant. Ce