Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/111

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ou plutôt que les interjections deviennent nécessairement des verbes, dès que par l’adjonction d’un nom, elles cessent d’exprimer le sujet de la proposition, et se trouvent réduites à n’en plus exprimer que l’attribut.

Voilà donc la nature et l’origine des verbes bien expliquées, et les premiers pas de la formation du langage bien reconnus. Je crois qu’il ne doit plus rester de doute sur ces points.

Ajoutons encore un mot en finissant. C’est que le verbe, comme verbe, forme toujours un attribut complet. Il dit qu’un sujet est : et c’est-là un sens, un jugement achevé. Souvent même, il dit d’une manière absolue et complète, que ce sujet est de telle manière, comme dans ces propositions, je souffre, je marche, je suis las, etc. ; et c’est encore là un sens fini. Lorsqu’il indique le besoin d’un complément, comme dans ces phrases, je desire, je tâche,

et autres semblables, ce n’est pas comme verbe qu’il a besoin de ce complément : c’est en vertu de la signification particulière de l’adjectif qui entre dans sa composition. Ce que l’on appelle communément le régime des verbes, (et à mon sens cette expression est très-mauvaise),