Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/188

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destiné qu’à lui servir de complément, à exprimer une conséquence de sa signification ; et dans ce cas, il en est un appendice, il en dépend, il a avec lui un rapport, que j’appellerai rapport de dépendance. c’est ainsi que l’on dit : les verbes et les adjectifs s’ accordent avec leurs sujets et leurs substantifs, et gouvernent leurs régimes.

Maintenant il est aisé de voir que les noms ne peuvent jamais avoir besoin d’exprimer ce rapport de concordance, car c’est avec eux que les autres mots qui en sont susceptibles viennent s’accorder et se réunir : mais ils peuvent, comme nous l’avons dit, avoir besoin de manifester le rapport de dépendance, puisqu’ils peuvent être complément ; et c’est ce qu’ils font par le moyen des cas. Les seules variations possibles des noms sont donc les nombres, les genres, et les cas. Cependant ce n’est pas à dire qu’ils éprouvent toutes ces variations dans toutes les langues ; ils peuvent même n’en éprouver aucune. Leurs nombres et leurs genres peuvent, si cela est nécessaire, être marqués par des adjectifs ; et même les genres qu’on leur donne sont souvent si arbitraires, et toujours si inutiles, qu’il vaut