Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/207

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leur signification propre, à l’expression qui résulterait naturellement de la formation du tems dans lequel ils entrent ; et que par-là, la véritable valeur de ce temps se trouve déguisée. Néanmoins, je crois avoir trouvé un moyen sûr de réussir dans cette recherche.

Je remarque que le verbe être est vraiment le verbe auxiliaire, universel et nécessaire ; qu’il entre forcément dans la composition de tous les autres ; qu’il se retrouve dans tous leurs tems, même dans leurs tems simples, quand on les décompose ; et, qui plus est, que c’est de lui seul qu’ils tiennent la possibilité d’avoir des tems, puisque c’est à lui seul qu’ils doivent la propriété d’exprimer l’existence. J’en conclus que ce sont les tems du verbe être que nous devons examiner ; qu’ils nous donneront la clef de tous les autres ; et que nous ne pouvons trouver dans ces autres verbes, aucuns tems réels qui ne soient dans celui-là. En conséquence, je vais présenter au lecteur le tableau complet des tems du verbe être : et afin que l’on voie mieux leurs diverses analogies, je les montrerai dans cinq langues, le français, le latin, l’italien, l’anglais, et l’allemand.