Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/35

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sans beaucoup de travail, de ce que nous savons déjà, à ce que nous nous proposons de découvrir. C’est à moi d’applanir la route.

Pour y réussir, il faut procéder comme nous avons fait dans la première partie. Il faut faire pour les signes, ce que nous avons fait pour les idées. Nous ne nous sommes pas reportés tout de suite à l’état d’un homme qui recevrait la première impression, et poserait la première base du vaste système de ses pensées ; et nous n’avons pas entrepris de construire à priori un semblable édifice. Nous sommes partis du point où nous sommes tous, à quelques différences près. Depuis que nous existons, nous avons fait une multitude innombrable d’expériences et d’observations sans projet : nous en avons formé une foule vraiment prodigieuse d’idées, sans savoir comment. C’est dans ce chaos apparent que nous avons commencé par porter la lumière. Nous avons cherché à en découvrir la composition, et à en reconnaître les premiers élémens. Une fois arrivés jusqu’à eux, nous avons réformé avec facilité ce que nous avions décomposé avec exactitude ; et nous sommes revenus sans embarras, depuis la plus simple perception,