Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/383

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chacune de leurs qualités, comme pour bien décrire un corps il faut faire l’énumération précise de toutes ses propriétés ; car les êtres quelconques ne sont pour nous que la réunion de leurs effets sur nous, puisque l’existence que nous leur connaissons n’est autre chose que ces effets eux-mêmes, et que celle que nous ne leur connaissons pas n’est rien à notre égard.

Je voudrais donc qu’un corps savant, composé d’hommes éclairés et accrédités, refit le travail que nous venons de tenter ; qu’il examinât de nouveau, avec scrupule, toutes les qualités des sons de notre langue ; qu’il déterminât, après mûre délibération, le nombre des articulations, des voix, des tons, et des durées que l’on peut y distinguer et que l’on doit représenter ; que, sans avoir égard à l’écriture vulgaire, il destinât à chaque articulation et à chaque voix un caractère, dont il réglerait la forme de la manière jugée la plus avantageuse, sous tous les rapports relatifs à la lecture, à l’écriture, et à l’impression, et qu’il fixât de même les moyens par lesquels on marquerait les tons et les durées de chaque son.

Je voudrais ensuite qu’il fit imprimer