Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/393

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signes, de ce que nous avons vu dans celle-ci des effets particuliers des signes fugitifs et des signes permanens ; et de tirer de tout cela quelques conséquences qui me paraissent terminer convenablement une grammaire générale.

Relativement à la première question, je trouve d’abord qu’en ne considérant que la difficulté d’un consentement unanime, il est tout aussi impossible de l’obtenir des seuls savans que du reste des hommes. Une langue, soit savante, soit vulgaire, ne s’établira jamais de partie faite et de dessein prémédité. Un homme en eût-il composé, à lui tout seul, une qui fût admirable, qui ne ressemblât à aucune autre, et qui fût supérieure à toutes les autres (et cette supposition est absurde par mille raisons que nous verrons bientôt) ; il n’obtiendrait pas plus d’un grand nombre d’écrivains de divers pays de l’apprendre et de s’en servir uniquement, qu’il n’obtiendrait de tous les hommes d’une nation de la substituer à celle qu’ils parlent ; parce que les habitudes des uns et des autres y résistent également, que l’homme est tout entier dans ses habitudes et dans celles de