Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/412

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de nos langues ; et aussi dans l’espérance d’inspirer le désir de les laisser petit-à-petit se rapprocher de ce modèle.

On ne manquera pas de dire que la langue que je propose, serait traînante, monotone, sans graces, et peu propre aux mouvemens de l’éloquence. Comment, quand on ne se propose que clarté et vérité, ne pas paraître bien stérile à certaines personnes ? Cependant je crois ces objections plus apparentes que réelles.

D’abord une langue n’est point traînante, quand on y permet toutes les ellipses qe l’esprit peut suppléer sans crainte de se tromper. En second lieu, elle n’est point monotone, par cela seul qu’elle s’assujettit à la construction directe. D’ailleurs, celle-ci étant composée méthodiquement, peut être très-pittoresque et très-imitative par l’heureux choix des syllabes composantes, et très-harmonieuse par l’habile distribution de ces syllabes ; comme par la perfection de son écriture, elle pourrait facilement être très-accentuée et très-cadencée.

Elle ne serait donc pas dénuée de toutes graces.

Quant à celles, et il en est, qui tiennent à un certain abus des mots qui les éloigne de