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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/73

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signes, que nous avons dit être indispensablement nécessaires pour former des propositions ; quels sont ceux qui nous peignent une idée comme existant dans une autre, comme en étant une circonstance, comme étant l’attribut de ce sujet, et pouvant par conséquent être celui d’une proposition.

Il paraît d’abord que cette fonction est complettement remplie par tous les mots que nous appellons les adjectifs proprement dits, et par suite par tous les mots et toutes les phrases employés adjectivement. En effet courageux, aimable, facile, nous présentent les idées courage, amabilité, facilité, non point comme isolées et indépendantes de toute autre, mais comme fesant partie d’un sujet, lui appartenant, en un mot sous la forme attributive ; et il semble que ce sont là des attributs complets. Cependant cela n’est pas.

Nous l’avons déjà dit, nos langages sont étonnamment rafinés. Nous avons opéré sur nos signes comme sur nos idées. Nous avons multiplié les subdivisions, accumulé les abstractions ; et enfin il se trouve que dans nos langues parlées, les adjectifs expriment bien une idée uniquement comme fesant partie d’une autre,