Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/97

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existence propre et absolue, et de pouvoir par conséquent être les sujets de nos propositions.

Il y a plus, c’est que si l’on recherche la filiation des idées, il me paraît extrêmement vraisemblable que ces noms de personne ont été des premiers, et peut être absolument les premiers, qui aient été inventés. En effet, dès qu’on a eu exprimé par un cri, par une exclamation, un sentiment, une passion, un mouvement de l’ame quelconque, il me semble que le premier besoin qui s’est fait sentir, a dû être de spécifier qui l’éprouvait, et à qui il s’adressait ; et je suis très-porté à croire qu’on a dû inventer un cri, un geste, un signe quelconque, en un mot, quelque chose d’analogue à je et à tu, avant d’avoir songé à donner des noms, à la plupart des objets environnans, peut-être même avant d’en avoir nommé aucuns.

Quoiqu’il en soit, voilà que nous avons examiné le second élément de la proposition, ou plutôt le premier qu’on découvre, quand on la décompose.

C’est le signe qui en représente le sujet ; c’est le nom : et sous cette classe, nous avons renfermé, outre les noms ordinaires, les noms des personnes,