Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’importante influence des signes sur la formation de ces idées. Il a cru devoir donner des préceptes de langage, avant de commencer à parler de la pensée ; mais il n’a pas imaginé que ces préceptes fîssent partie d’un traité de la pensée. 2) sa métaphysique n’est pas, comme on seroit porté à le croire, et comme elle devrait l’être, une analyse de la formation de nos idées. Elle n’est réellement et uniquement, comme son second titre l’indique, que l’énoncé et l’apologie des maximes qu’il croit que l’on doit regarder comme vérités premières et fondamentales. Il a restreint la logique qui la suit, à n’être que la science des vérités de conséquence, c’est-à-dire, de ces vérités que l’on tire par voie de déduction, de principes antérieurement établis. Il s’agissait donc auparavant de trouver et de déterminer ces principes premiers. C’est ce que Buffier fait, à sa manière, dans cette métaphysique. Descartes avait remarqué que le principe primitif de toutes nos connaissances, est la conscience de notre propre existence produite par le sentiment de nos perceptions les plus simples, de nos sensations tant internes qu’externes. Il avait dit : je pense, donc j’existe

: il aurait dû dire

plus exactement : je sens, donc j’existe

: