Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/18

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déduire de l’idéologie et de la grammaire, et d’en faire une seule et même chose avec la grammaire générale et philosophique, et qui, dans cette opinion bisarre, se croient forts de l’autorité d’Aristote qu’ils nous opposent si ridiculement ; si, dis-je, ces critiques avaient pris garde à cette distribution des écrits du grand homme qui devrait être leur maître, et qui n’est que leur idole, ils auraient vu que ce qu’ils proscrivent est justement ce qu’il approuve, ce qu’il a essayé de faire, ce qu’il desire qui soit fait. Au reste il termine son travail en disant que ce n’est qu’une ébauche, une première tentative que rien n’a précédée, pour laquelle on doit avoir de l’indulgence, mais que l’on doit perfectionner, comme l’on a fait pour l’art oratoire qui s’est amélioré par des progrès successifs : seulement il fait beaucoup valoir, et avec raison, le mérite qu’il a eu à faire ce premier essai, et il ne craint pas de dire qu’il est beaucoup plus grand que celui que l’on aura à y ajouter et à le continuer. En tout c’est un très-grand malheur que des ouvrages anciens dont on parle sans cesse, ne soient dans le vrai presque jamais lus. On finit par s’en faire une idée tout-à-fait fausse. C’est à-peu-près comme dans le cours de la révolution franç