Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/192

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’elles sont, quand nous les percevons, qu’une simple impression de piqûre ou de brûlure, de bien-être ou de mal-aise, quand nous l’éprouvons. La seule chose qui soit incertaine, est de savoir si ces idées sont bien conformes aux êtres dont nous les croyons les images ; si les élémens dont nous les avons composées appartiennent réellement à ces êtres, comme nous le pensons ; si dans les différentes combinaisons que nous avons faites de ces idées pour en former de nouvelles, nous n’y avons réellement fait que les additions ou soustractions que nous croyons ; et si nous n’y avons pas mis, ou n’en avons pas ôté quelques élémens sans nous en appercevoir, ensorte qu’elles n’aient pas avec les idées dont elles dérivent et avec celles qui en dérivent, ni ces idées avec elles, les rapports réciproques que nous leur supposons. Il y a donc lieu au doute et à l’erreur, non dans l’acte de percevoir les idées composées de cette espèce (tout ce que nous sentons est toujours réel et certain), mais seulement dans les jugemens que nous portons de ces idées, et dans ceux sur lesquels se fonde leur composition. Nous examinerons bientôt la cause de