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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/248

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que quand la vue se fatigue et se trouble, pour avoir regardé trop long-tems de suite le même objet. On verra bientôt que pour nous être un peu arrêtés d’abord, nous cheminerons ensuite rapidement, et qui plus est, sûrement. Si nous continuons à suivre pas à pas la génération de nos idées, nous trouverons que dans un moment ou dans un autre cette sensation du mouvement de mes membres doit cesser par quelque cause étrangère à moi, quoique continuant à être desirée, et que parconséquent après quelques expériences plus ou moins répétées, je dois trouver renfermée dans le souvenir de cette sensation l’idée de n’avoir pas cessé par le fait de moi qui desirais la prolonger, et par suite celle d’avoir cessé par le pouvoir d’un être autre que moi, auquel être j’attribuerai postérieurement d’être la cause de toutes les sensations que je reconnaîtrai me venir de lui. Ainsi me voilà arrivé, pour la première fois, à la connaissance de deux êtres, qui sont deux pour moi, que je distingue, qui sont différens et séparés parceque l’un veut et l’autre résiste. jusques-là je n’en connoissais qu’un, celui qui sent et qui veut. Je le connaissais par le sentiment et la conscience de mes sensations,

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