Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/320

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thode et s’y habituer ; et si l’on trouve un seul cas où la cause de nos erreurs ne soit pas celle que j’ai indiquée, j’ai complètement tort ; car j’ai cru prouver non-seulement qu’elle est la seule, mais même qu’il ne peut pas en exister d’autres. J’avoue que je ne crains pas que l’on trouve le contraire. Passons à d’autres objets. J’ai déjà rappelé qu’il avait été prouvé que nous n’avons ni idées de substances,

ni idées archétypes, mais des idées simples, des idées concrètes des êtres, et des idées abstraites de leurs modes, de leurs qualités, et de leurs combinaisons ; et que nous opérons sur toutes ces espèces d’idées de la même manière. Maintenant on me demande de faire voir que la manière de procéder de notre esprit est la même, en matière dite contingente et en matière dite nécessaire. ma réponse sera à-peu-près du même genre ; la voici. Il n’y a rien de contingent : il ne peut y avoir rien de contingent dans ce monde. Tout ce qui est, est nécessairement en vertu d’une cause quelconque qui le produit. Cette cause dépend nécessairement d’une autre, celle-là d’une cause antérieure, et ainsi de suite, toujours en remontant jusqu’à la cause la plus générale, jusqu’à la cause première de tout : car il ne peut rien s’opé