Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/344

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je vois les idées d’être tous les corps que je connais, et d’être pesans

et dans celles-là réunies, je vois

celle d’avoir besoin d’être soutenus pour ne pas tomber

et dans ces dernières encore,

je vois celles qu’une pierre est pesante, et tombe si elle n’est pas soutenue.

enfin je prendrai un dernier exemple qui sera en même tems le résumé de ce chapitre, et ma conclusion ; et je dirai : dans l’idée que j’ai de tous ces jugemens et de tous ces raisonnemens, je vois l’idée qu’ils consistent toujours, et ne peuvent consister jamais qu’à voir une idée dans une autre, dans celle-là, une troisième, et ainsi de suite. dans cette seconde idée je vois celle qu’ils ne peuvent être vrais que quand ces idées sont réellement les unes dans les autres, et faux que quand elles n’y sont pas. et dans cette troisième je vois celles qu’ils ne peuvent devoir leur vérité à la forme qu’ils affectent, qu’ils ne peuvent avoir pour premier principe de certitude, que la certitude de nos premières impressions, et qu’ils ne peuvent avoir qu’une seule cause d’erreur ; c’est que nous voyons dans une idée ce qui n’y était pas, c’est-à-dire que nous nous la rappellions mal.

j’