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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/350

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ordinaire, ni pourquoi elle arrive au même but par ces deux chemins, et pourquoi cependant elle peut aller plus loin par l’un que par l’autre. La science positive qui embrasse toutes les propriétés des êtres qui tombent sous nos sens, et qui traite des lois qui les régissent, la physique, ne nous laisse pas moins à desirer dès ses premiers pas. Elle ne nous montre pas comment toutes ces propriétés dérivent, et procèdent les unes des autres, ni comment elles sont toutes dépendantes de celle plus générale et plus nécessaire, appelée l’étendue, ni quelle est leur relation avec celles plus générales encore, la durée et la quantité, ni pourquoi les unes se prêtent mieux que les autres aux calculs de cette dernière, ni enfin comment toutes dérivent pour nous de nos moyens de connaître, ce qui pourtant constitue seul leur réalité et leur certitude, relativement à nous. L’histoire naturelle, dont l’objet direct est de nous faire connaître le mode d’existence de chacun des êtres existans, ne nous apprend pas davantage en quoi consiste d’abord l’existence générale de ces êtres, ce qu’elle est relativement à eux, ce qu’elle est relativement à nous ; et ensuite, lorsqu’elle descend à l’examen